Jennifer Sunday, une postdoctorante à University of British Columbia, étudie comment les organismes marins et terrestres réagissent au réchauffement en déplaçant leurs répartitions à des latitudes plus élevées. Elle pose d’abord une question centrale et éternelle en écologie: qu’est ce qui détermine la répartition mondiale d’un animal en premier lieu? Sunday constate que la température joue probablement un grand rôle, mais la compréhension des facteurs précis qui limitent la répartition des espèces est nécessaire pour émettre des prédictions utiles sur quand et où les animaux se déplaceront.
En étudiant la tolérance des espèces à des températures différentes et en les comparant à leurs répartitions mondiales, Sunday a démontré que les animaux marins ont des répartitions plus étroitement liées à leur physiologie thermique comparativement aux espèces terrestres. Selon Sunday, les reptiles, les amphibiens et les insectes ont la capacité physiologique de vivre plus près de l’équateur, mais sont limités par des facteurs autres que les températures diurnes de saison chaude.
Rowan Barrett est professeur adjoint au Musée Redpath de l’Université McGill. Il étudie les façons par lesquelles les organismes répondent aux changements environnementaux à travers l’évolution adaptative. Sa recherche porte sur les façons par lesquelles les sources écologiques de la sélection et la complexité de la base génétique de l’adaptation interagissent.
«Notre recherche combine une variété d’approches et de systèmes d’étude pour aider à comprendre cette complexité. Nous émettons et testons des hypothèses au sujet du caractère prévisible de l’évolution grâce à une combinaison d’expériences écologiques sur le terrain, de biologie moléculaire, de génomique et de bioinformatique. Nos principaux systèmes d’étude sont l’épinoche (Gasterosteus aculeatus), la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) et les lézards du genre Anolis (A. sagrei et A. carolinensis), mais nous travaillons parfois avec d’autres organismes aussi (comme les bactéries ou les papillons du genre Heliconius) . Nous visons à quantifier les contributions de la variation génétique (au niveau du génome entier) à la valeur adaptative et à comprendre les forces écologiques et évolutives qui ont façonné ces patrons de variation entre les individus, les populations et les espèces étroitement apparentées”.