Rapport de la Présidente- Printemps 2019

La SCEE peut avoir eu l’air d’hiberner depuis le dernier bulletin. C’était l’hiver après tout! Mais le Conseil a fait avancer lentement, mais surement des projets majeurs visant à ce que la Société serve encore mieux ses membres.

Des nouveautés au CRSNG

Le Conseil a tenu sa rencontre annuelle avec le CRSNG en décembre. Les perspectives sont excellentes avec une promesse d’accroissement de 25 % du financement du CRSNG d’ici 2023. En avril dernier, 70 millions de dollars, répartis sur 5 ans, ont été injectés dans le Programme des subventions à la découverte. Plusieurs d’entre vous ont vu leur subvention augmenter au concours de 2018, et une partie du nouveau financement a été allouée aux chercheuses et chercheurs en début de carrière (CDC) par l’entremise du nouveau supplément Tremplin vers la découverte. Depuis quelques mois, le CRSNG sollicite la participation de la communauté de recherche pour l’évaluation quinquennale du Programme des subventions à la découverte. Quand le CRSNG viendra cogner à la porte de votre boite courriel, merci de répondre! C’est la manière la plus directe de leur dire ce que vous pensez. Un nouvel appel au concours de subventions Frontières de la découverte a été lancé au début 2019. Celui-ci concerne la résistance aux antimicrobiens dans l’environnement. C’est le second appel consécutif de ce programme qui soit pertinent pour les membres de la SCEE. Les chercheurs et chercheuses en début de carrière étaient aussi visés par le nouveau fonds Nouvelles frontières en recherche — pour soutenir la recherche interdisciplinaire à grands risques et grandes retombées.

Lors de notre rencontre, nous avons posé BEAUCOUP de questions au CRSNG. La plupart ont obtenu réponse. Quelques statistiques sur les taux de succès du programme des SD : 69 % et 47 % des femmes et hommes en début de carrière (CDC), respectivement, ont obtenu une subvention au concours de 2018, comparativement à 86 % et 84 % des chercheuses et chercheurs établis, respectivement. Les chercheurs et chercheuses établis qui ne détenaient pas une subvention au moment de leur demande peinent encore à obtenir une subvention (26 % de succès chez les hommes, données non transmisses pour les femmes en raison du trop petit échantillon). Le montant moyen des subventions des CDC était de 31 000 $, contre 45 000 $ pour les chercheurs et chercheuses établis. Les taux de succès du groupe d’évaluation écologie et évolution étaient du même ordre que ceux des autres groupes. Les personnes provenant de petites universités continuent d’obtenir de plus faibles taux de succès aux SD avec 48 % de succès, contre 60 % dans les universités moyennes et 71 % dans les universités de grande taille. Les montants alloués étaient aussi plus petits en moyenne dans les petites universités (31 000 $ contre 39 000 $ dans les universités de grande taille).

Le CRSNG offre un certain nombre de programmes pour soutenir les chercheurs et chercheuses qui deviennent parents. Ces programmes ne concernent pas seulement les profs, mais s’appliquent aussi aux étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs et aux stagiaires au postdoctorat. Si vous attendez un heureux évènement bientôt, informez-vous sur les programmes pour les principaux fournisseurs de soins, les congés familiaux et congés de maladie, et les congés parentaux payés pour les personnes aux études ou au stage postdoctoral. Les derniers offrent jusqu’à 6 mois de congés payés pour les personnes aux études ou au postdoctorat recevant une bourse du CRSNG. Relativement peu de chercheurs et chercheuses profitent de ces programmes. Nous ne savons pas si c’est parce peu de gens en ont besoin, ou parce que peu de personnes les connaissent.

Nous avons eu accès à des statistiques intéressantes sur les prix les plus importants accordés par le CRSNG. Au cours des quatre dernières années, 67 % des Bourses commémoratives E.W.R. Steacie, 75 % des Médailles d’or Gerhard‑Herzberg, et 75 % des Prix John-C.-Polanyi ont été accordés à des hommes. Cependant, respectivement 76 %, 89 % et 88 % des personnes proposées pour ces prix étaient des hommes. La solution semble claire : nous devons proposer plus de femmes pour ces prix.

Nous avons questionné le CRSNG quant aux mesures d’équité, de diversité et d’inclusion, maintenant considérées dans l’évaluation pour les Subventions à la découverte et d’autres programmes. Il s’agit clairement d’un enjeu important pour le CRSNG. Il consacre beaucoup de temps et d’efforts à développer une formation (sur les biais dans l’évaluation par les pairs, à l’intention des personnes évaluatrices) et des outils pour s’attaquer à ce problème, mais les critères pour les chercheurs et chercheuses demeurent vagues. Le mieux que nous pouvons faire pour l’instant est de vous diriger vers le guide sur l’équité, la diversité et l’inclusion à l’intention des personnes demandeuses (http://www.nserc-crsng.gc.ca/_doc/EDI/Guide_for_Applicants_FR.pdf).

Nous avions plusieurs autres questions. Quelle est la productivité des boursiers et boursières Banting et Vanier comparativement à celle des personnes recevant les bourses régulières? (Pas de données à ce sujet.) Est-ce que la durée des bourses doctorales peut passer à 4 ans pour mieux refléter la réalité? (Non, probablement pas.) Est-il envisagé d’accroitre le nombre de fois qu’une personne peut demander une bourse postdoctorale du CRSNG? (Non.) Est-il envisagé d’augmenter les montants des bourses postdoctorales et autres pour compenser l’inflation? (Mmmmm, peut-être.) Quelle partie des subventions à la découverte des chercheurs et chercheuses est mobilisée par les frais du libre accès? (Pas de données pour l’instant.) Pouvez-vous faire quelque chose à propos du CVC? (Soupir…)

De manière générale, ce fut une rencontre productive. Nous apprécions l’ouverture des personnes représentant le CRSNG que nous avons rencontrées.

Un Athena SWAN fait au Canada, alias « Dimensions »

Plusieurs membres de la SCEE ont pris part aux consultations du CRSNG qui viennent de se conclure sur une version canadienne de la charte Athena SWAN. Cette dernière reconnait les bonnes pratiques pour l’avancement de l’équité des genres dans le milieu de l’enseignement supérieur et des établissements de recherche au Royaume-Uni. La charte canadienne a maintenant été publiée (http://www.nserc-crsng.gc.ca/NSERC-CRSNG/EDI-EDI/Dimensions_Dimensions_fra.asp). Elle s’attaque aux obstacles systémiques à l’inclusion non seulement des femmes, mais aussi des peuples autochtones, des personnes avec un handicap, des minorités visibles et des personnes LGBTQ2+. Le programme national — appelé Dimensions — s’applique à tous et toutes les membres de la communauté de recherche des établissements postsecondaires. Alors que la version du Royaume-Uni se limitait au départ seulement aux STIM, la version canadienne inclut d’emblée tous les champs d’études. La participation des établissements au programme Dimensions est volontaire. Ceux-ci peuvent obtenir une certification bronze, argent ou or par l’entremise d’un ensemble de critères clairs, standardisés et autoévalués. Quinze petits établissements ont reçu une Subvention de renforcement de la capacité des établissements en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Malheureusement, au-delà de ça, il n’y a pas d’argent de prévu pour des chaires réservées aux femmes ou pour les chercheuses en début de carrière. De plus, aucune conséquence quant au financement par les trois conseils n’est prévue pour les établissements qui ne participeront pas au programme ou qui ne réussiront pas à s’améliorer. Un appel à lettres d’intention à joindre la première cohorte d’établissements concourant pour une certification Dimensions sera lancé le 3 juin 2019.

ICEE

Je suis heureuse de rapporter que la SCEE a signé un protocole d’entente avec l’Institut canadien d’écologie et d’évolution (ICEE) dans lequel nous nous engageons à soutenir financièrement notre partenaire (ou s’agit-il de notre rejeton?) au cours des 5 prochaines années. Cette entente formalise la relation financière que nous avons avec l’ICEE depuis sa formation et permet à l’Institut d’appuyer sa croissance sur des revenus garantis.

Un nouveau prix pour l’engagement public et politique

Je suis aussi ravie d’annoncer la création d’un nouveau prix de la SCEE pour l’engagement public et politique. Le prix a été suggéré par une membre de la SCEE, Aerin Jacobs. La suggestion a été reçue avec enthousiasme par le Conseil! Ce prix reconnaitra l’engagement auprès du public ou des décideurs et décideuses quant à la science. Cela est en accord avec deux des quatre objectifs de la SCEE (« sensibiliser le public à l’importance de l’écologie et de l’évolution pour la société canadienne » et « faciliter la communication entre les membres de la Société et les décideurs des secteurs publics, privés et non gouvernementaux »). Nous envisageons d’offrir cette récompense aux deux ans lors de notre congrès annuel, en alternance avec la Prix de la présidence. Nous travaillons sur les autres détails, alors surveillez notre site et réfléchissez aux personnes à proposer pour la première édition de ce prix en 2020.

Au plaisir de vous retrouver à Fredericton!

Isabelle Côté

Présidente

Réponse de la SCEE au décret présidentiel américain sur l’immigration

Le jeudi, 3 février 2017

Réponse de la SCEE au décret présidentiel américain sur l’immigration

[[PDF]]

La Société Canadienne d’Écologie et d’Évolution (SCEE) se déclare profondément préoccupée par le récent décret présidentiel qui interdit aux citoyens venant de sept pays à majorité musulmane d’entrer ou de passer par les États-Unis.

Le progrès scientifique depend d’un échange ouvert d’idées et d’un transfert de connaissances, permis grâce à la collaboration internationale en matière de recherche, au travail de terrain, aux ateliers et aux conférences.  L’interdiction met en péril ces activités pour plusieurs chercheurs, dont ceux qui travaillent au Canada ou avec des collègues canadiens, qu’ils soient étudiants, professeurs, ou scientifiques du gouvernement, de l’industrie ou des organisations non-gouvernementales.

La SCEE adhère aux principes de la diversité et de la tolérance qui sont essentiels au succès de la science et de la société canadienne.  L’intolérance constitue une menace réelle.  Les évènements récents confirment à nouveau la vérité des mots de Lester B. Pearson, lauréat du prix Nobel, “ L’incompréhension découlant de l’ignorance engendre la crainte, et la crainte est le plus grand ennemi de la paix.”

Nous appuyons les appels des organismes scientifiques, tels que la Société Royale du Canada et la Société d’Écologie d’Amérique, à mettre fin à l’interdiction de voyage.  La SCEE suggère que ses membres collaborent avec leur institution d’origine et avec leur communauté pour aider ceux qui ont été, ou qui seront, affectés par ce décret.

Bien sincèrement,

 

Jeremy Kerr, Président

Isabelle Côté, Vice-Présidente

Miriam Richards, Secrétaire

Yolanda Morbey, Trésorière

 Melanie Jean, Conseillère Étudiante

Alison Derry, Conseillère

Julie Lee-Yaw, Conseillère Post-Doctorale

Chris Eckert, Conseiller

Jill Johnstone, Conseillère

Andrew Simons, Conseiller

Mark Vellend, Conseiller

Jeannette Whitton, Conseillère

 Judy Myers, Ancienne Présidente

Jeffrey Hutchings, Ancien Président

Spencer Barrett, Ancien Président

Doug Morris, Ancien Président

Sur la SCEE: La Société Canadienne d’Écologie et d’Évolution (SCEE) est un groupe non partisan d’écologistes et de biologistes évolutionnaires à tous les stades de leur carrière de partout au Canada.

 

Science review panel must tackle barriers to funding, encourage diversity: researchers

Conseils en matière de politiques dans le “The Hill Times”, le journal pour les parlementaires
http://www.hilltimes.com/2016/11/23/science-review-panel-must-tackle-barriers-funding-encourage-diversity-researchers/88464

Il reste encore beaucoup à faire afin de renverser l’érosion du soutien financier aux chercheurs canadiens et le progrès vers l’atteinte d’une diversité représentative de la population canadienne au sein des institutions universitaires est d’une lenteur inacceptable. Le groupe d’experts effectuant l’examen du soutien fédéral aux sciences a l’opportunité de fournir des conseils solides pour l’amélioration de cette situation.

MONARCH BUTTERFLIES: SYMBOL OR SYMPTOM?

Conseils en matière de politiques dans le “The Hill Times”, le journal pour les parlementaires
https://www.hilltimes.com/2016/07/18/monarch-butterflies-symbol-or-symptom/73730

Le déclin des papillons monarques représente plus qu’un symbole affaibli de la coopération internationale, il est un symptôme des plus grands défis auxquels fait face la biodiversité. Des décisions fondées sur des preuves seront cruciales pour le rétablissement du papillon monarque et d’autres espèces en péril.

Affiché par Jeremy Kerr, le président de la CSEE

Soumission de la SCEE à l’examen du soutien fédéral aux sciences

La Société canadienne d’écologie et d’évolution a récemment soumis des réponses aux questions posées dans le cadre de l’examen du soutien fédéral aux sciences (http://www.examenscience.ca/eic/site/059.nsf/fra/accueil). Dans cette lettre, le président de la SCEE souligne que le financement de la recherche au Canada (en proportion du PIB) a diminué en dessous de ce qu’il est dans les pays en développement, comme la Tanzanie, l’un des seuls pays à avoir réduit son financement de la recherche au cours de la dernière décennie.

Pendant ce temps, la taille de la communauté scientifique a augmenté, ce qui rend la diminution des fonds encore plus grave pour les chercheurs canadiens. De fortes augmentations du financement de la recherche sont nécessaires au sein des trois conseils de recherche.

Les programmes de recherche appliquée, qui nécessitent des partenaires industriels, ont connu une forte croissance au cours de la dernière décennie. Cette croissance s’est faite au détriment apparent de la recherche fondamentale, un déséquilibre auquel il faudrait remédier immédiatement. Une augmentation du nombre de subventions accordées est ainsi nécessaire.

Les conseils subventionnaires n’ont pas fonctionné avec une transparence cohérente lors de leur processus de prise de décision, ce qui a miné la confiance en la façon dont leurs décisions adressent les préoccupations de la communauté de chercheurs.

Le financement des infrastructures de recherche a beaucoup été amélioré dans le budget de 2016, mais le financement de la FCI continue à être épisodique. Le soutien à la FCI doit devenir un soutien régulier plutôt que des perfusions intermittentes de financement afin de la maintenir en vie pendant encore quelques années. Pourtant, un important financement des infrastructures s’avère une stratégie utile seulement si le personnel pour faire fonctionner l’infrastructure est également financé. Ainsi, l’augmentation des fonds pour les subventions de fonctionnement demeure la plus importante nécessité.

La dichotomie entre les «champs d’études déjà établis” et la recherche “risquée” est fausse et ne devrait pas être la base sur laquelle les décisions de financement sont prises.

La diversité dans la communauté universitaire est peu représentative de la société canadienne. La sous-représentation des femmes, des Canadiens autochtones et des minorités visibles est systémique dans de nombreuses disciplines, et la tendance vers l’atteinte d’une représentation égale est d’une lenteur inacceptable. Le Canada a besoin d’établir de solides programmes pour mettre fin au soi-disant problème du « tuyau percé », qui empêche les femmes d’atteindre des réussites professionnelles supérieures en sciences par rapport aux hommes. Il existe de nombreux programmes internationaux qui ont permis d’améliorer de telles situations, comme par exemple le programme britannique “Athena SWAN”. Le Canada n’a cependant presque rien fait pour instaurer des politiques efficaces qui sont proportionnelles à l’ampleur du défi à relever ici pour améliorer la diversité au sein de la communauté universitaire.

Vous pouvez télécharger la soumission de la SCEE à l’examen du soutien fédéral aux sciences en cliquant ici (PDF; en anglais seulement).